Alice Colonieu

D’une vieille famille de Vaucluse, Alice Colonieu est la fille d’Albert, contrôleur à la SNCF, et de Céphyse Jouve1. Après être sortie de l’École supérieure des beaux-arts de Marseille où elle reçut plusieurs premier et second prix2, pendant la guerre. Puis, Alice Colonieu suit les cours de l’école professionnelle de céramique de Fontcarrade dite aussi École de Formation Artistique de Fontcarrade à Montpellier3, puis s’installe près d’Orange4. Dès les années 1945 jusqu’aux années 1980, Alice Colonieu exprime son talent en modelant la terre. Les céramiques qu’elle a créées sont lourdes, aux couleurs vives, réalisées au colombin et toujours sans moule. Pierre Staudenmeyer disait de son œuvre qu’elle était « vigoureuse, souvent baroque, respirant la force et l’énergie, atteignant une modernité faite de liberté et d’audace qui, poussant à l’extrême des références classiques, les déformant même, savait redonner une vitalité aux formes du passé5 »

Alice Colonieu expose au salon des Arts décoratifs en 1953 et 1954. En 1953, elle devient membre de la fédération des métiers d’art. Elle présente ses céramiques lors du premier Festival international de la céramique de Cannes en 19556,7. Puis en 1961, Alice Colonieu remporte la médaille d’or à l’Exposition nationale des Arts.

En 1966, Alice Colonieu bénéficie du 1% artistique8,9.

Elle travaille pour des grands décorateurs comme Jean Royère, Maurice Rinck, et Jules Leleu pour qui elle réalise les deux panneaux en céramique qui ont orné la piscine du paquebot Pierre Loti10. Mais elle s’intéresse aussi à la décoration de bâtiments publics comme la Poste de l’Isle-sur-Sorgue, la cité scolaire Frédéric-Mistral d’Avignon, ou même des autels pour les églises de Roaix, Sablet et Valréas. Ses œuvres sont exposées au musée national d’art moderne de Paris, au musée international de la céramique de Faenza11, et dans de grandes collections privées internationales12.

Écœurée par la débauche de produits et objets décoratifs pour touristes qui font souvent la part belle au mercantilisme au détriment de la veine créatrice, Alice Colonieu arrête sa production vers le milieu des années 1960, pour se consacrer à des commandes spécifiques. Puis elle s’installe à Roaix dans le Vaucluse où elle fait construire une maison et une chapelle qu’elle décore entièrement[Laquelle ?]. Elle explore la peinture et l’illustration de livres. Une légende locale stipule que des pénitents blancs avaient demandé à Alice Colonieu, qui avait installé son atelier de poterie à Roaix, de réaliser une statue de la Vierge pour l’installer à l’arrière d’une maison de Villedieu[réf. nécessaire]. Cet ensemble de style Renaissance, orné d’une coquille Saint-Jacques, est baptisé la Vierge du sourire et est conservée à Villedieu13.

En 1992, Jean-Pierre Chalon lui consacre une exposition. En 1997, passionnée par le Moyen Âge4, Alice Colonieu illustre l’ouvrage Templiers : Chevaliers d’Orient et d’Occident de René Lachaud.

Alice Colonieu meurt le 16 juillet 2010 à Roaix.

Postérité

Du au , une exposition intitulée « Peintures en fleur » s’est déroulée à la Galerie Fert à Nyons qui présentait notamment quelques natures mortes floraux de Alice Colonieu14.

Du 30 mars au , une exposition des œuvres de céramistes des années 1950 a eu lieu au musée de la poterie méditerranéenne qui présentait notamment des pièces de Alice Colonieu15.

En , lors du « Marseille Provence 2013 », dans les salles de l’Hôtel de Manville à Baux-de-Provence, s’est déroulé la première exposition du « Septembre de la céramique et du verre » où sont exposées les œuvres d’Alice Colonieu et de Jean-Paul van Lith16. Lors de cet événement, Sylvie Caron, la commissaire de l’exposition Marseille-Provence 2013, a rendu hommage à Alice Colonieu, en exposant des pièces inédites, dont notamment son service de vaisselle personnel et les bijoux que l’artiste avait réalisés pour elle-même17.

À Vaison-la-Romaine, une voie a été baptisé impasse Alice Colonieu.

Œuvres

  • Paire de panneaux pour la piscine du paquebot Pierre Loti : Ce diptyque en céramique et en forme d’ogive18 est une commande du décorateur Jules Leleu19 pour décorer la piscine du paquebot Pierre Loti, lancé le à l’arsenal de Brest.
  •  L’œuvre, d’une hauteur de 190 cm et d’une largeur de 88 cm21, où figure deux tahitiennes en bas-relief a été démonté lors de la vente du paquebot à la Grèce en 1970.
  • Vierge du sourire : Sculpture à caractère religieux, composé d’une statue de la Vierge orné d’une coquille Saint-Jacques dans un style Renaissance est installée à l’arrière d’une maison du village de Villedieu13.
  • Vase en céramique : conservé aux archives nationales, site de Pierrefitte-sur-Seine22.

    Récompenses

    • Médaille d’or à l’Exposition nationale des Arts en 1961