Lachenal père & fils

Photographie maison du patrimoine Châtillon.

Les Lachenal, père & fils

Edmond Lachenal et ses deux fils Jean-Jacques et Raoul exerçaient à Chatillon*.

 L’atelier aujourd’hui disparu était situé entre  la rue de la mairie et, la rue Gabriel Péri.

EDMOND LACHENAL 1855-1948

Edmond Lachenal est né en 1855 à Paris. A 12 ans, en 1867 il est apprenti chez Victor Rouvier à Vaugirard.

Les tumultes de 1870, amènent Edmond Lachenal à s’engager dans la Garde Nationale, faisant partie des volontaires du 127e bataillon. Puis en 1875, Lachenal est dispensé de service militaire.

En entrant au service de Théodore Deck Edmond Lachenal  débute comme potier tourneur avant de devenir chef d’atelier des peintres sur porcelaine.

 Lachenal travaille dix ans chez Théodore Deck, durant lesquel il cosigne des décors en céramique.

il s’installe à son compte avec une céramiste de Guingamp, Anna Le Cioarec, qui deviendra sa femme en 1880. Le couple habite alors à Châtillon dans une propriété d’un hectare au 21 rue du Ponceau.

Il crée son propre atelier en 1881 à Malakoff, puis il déménage à Châtillon. Il transférera ensuite son atelier au 22 rue de Verneuil à Paris.

Poursuivant les travaux de Deck, Edmond Lachenal met au point l’émail mat grâce à l’utilisation de l’acide hydrochlorique et de l’acide fluorhydrique. Il réalise aussi un lustrage de la céramique par électrolyse.

Ces techniques donnent  aux tons pastels un certain velouté et un certain givré ( Maurice Rheims).

L’energie creative et technique d’Edmond Lachenal lui permet de collaborer avec de nombreux sculpteurs.

Il est présent au Salon de la Société nationale des beaux-arts à partir de 1891 et au Salon des artistes décorateurs dont il est membre actif en 1904.

Il participe à l’exposition universelle de 1889 et expose une paire de vases en faïence crème, ornés de branchages rouges en relief . Une carpe japonisante de cette période est visible au Petit Palais ( numéro inventaire ODUT1928) . Elle fait partie d’une prestigieuse commande pour Sarah Bernard qui lui vaut une médaille d’or .

En 1900 la revue parisienne « Les Annales Politiques et Littéraires » offre en prime d’abonnement un service de table créé à l’attention des lecteurs par E. Lachenal. La fabrication en nombre est assurée par Keller et Guerin à Lunéville.

Grace au succès de ses œuvres les commandes affluent, il forme  ses fils,  Agnès de Frumerie et un orphelin Émile Decœur (avec qui il s‘associera un moment).  C’est à Lachenal qu’Auguste Rodin fit appel pour sculpter en grès la tête de La Douleur et celle du célèbre Balzac.

En 1904, Edmond Lachenal transmet doucement son atelier à son fils Raoul. Il en profite pour jouer la comédie (avec Sarah Bernard) et s’essayer à la peinture.

Il est nommé chevalier de la Légion d’honneur par décret du 16 août 1900 et officier par décret du 30 décembre 1933.

Edmond Lachenal meurt le 10 juin 1948 en son domicile du 7e arrondissement de Paris et a été inhumé au Cimetière Communal de Châtillon.

JEAN-JACQUES LACHENAL 1881-1945

ll fut l’élève de son père Edmond, qui lui apprit la technique du modelage et du tournage.

Lorsque ce dernier abandonne, en 1911, la direction de son atelier châtillonnais, Jean-Jacques en devient le directeur des productions et des rénovations, puis l’administrateur et le promoteur.

Trois ans après, il prend totalement en charge l’atelier paternel s’orientant vers l’ornementation de la table, en créant des services où chaque pièce est unique.

Après la Première Guerre mondiale, il créera encore un atelier de céramique pour les blessés, œuvre philanthropique connue sous la dénomination des Blessés de l’atelier Lachenal.

On le voit ensuite réaliser des objets publicitaires en céramique, travaillant en collaboration avec l’émailleur châtillonnais Louis Bros.

De 1920 à 1939, l’atelier Lachenal servit de centre créateur et de laboratoire à de nombreux  artistes de l’époque.  Gaston Doumergue, Paul Doumer, Albert Lebrun, Edouard Herriot et Jean Mistler honorèrent par  leur présence l’atelier de Châtillon.

 RAOUL PIERRE LACHENAL 1885-1956

Formé dans l’atelier de son père, Raoul prit grand soin de poursuivre l’œuvre familiale.

Chez Janin et Guérineau, il perfectionne sa technique du modelage et du tournage, mais leur préfère celle du coulage. En 1904, tout en dirigeant l’atelier de Châtillon, il tente d’obtenir des grès flammés..

Sept ans après, il créera à Boulogne une fabrique de porcelaine de grand feu à laquelle il adjoint une production de faïence et de grès.

Raoul continue sa production de faïences et de céramiques, tout en créant du mobilier de jardin et des poteries à usage industriel.

Ses œuvres personnelles, réalisées dans un argile gréseux à laquelle il ajoute du kaolin, sont décorées d’émaux allant du blanc pur craquelé au noir très intense ou encore d’émaux rouges ou verts, “cloisonnés” par un cerne de noir velouté.

À la mort de Jean-Jacques en 1945, il s’installe de nouveau à Châtillon avec sa famille.  Il essaye de faire revivre l’atelier en continuant les fabrications, aidé par un précieux collaborateur, Monsieur Lacoste.

Musées:

• Importante collection : Maison du patrimoine de Châtillon.
• Oeuvre et édition d’Edmond Lachenal : Sèvres Cité de la Céramique,
• Musée d’Orsay,
• Musée du Louvre, Lille Palais des Beaux Arts,
• Centre national des arts plastiques.
• USA: Metropolitan NY ( 8 pieces)
• Victoria & Albert Museum Londres.

Maison du Patrimoine Châtillon

Bibliographie:

• PELICHET Edgard , DUPERREX Michèle.      La céramique Art Nouveau. Grand Pont éditions. 1976
• PELICHET Edgard.      La céramique Art Déco. Bibliothèque des Arts. 1988. ISBN 2 88148 007 1
• DUNCAN Alastair,      The Paris Salons 1895-1914. Volume IV Ceramics & Glass. Antique collector’s Club. 1998. ISBN 1 85149 229 1

Noms & Artistes associés:  Théodore Deck , Daum, Keller & Guérin, Lambert, Ferdinand Faivre, Rodin, Jeanne Jozon, Agnès de Furmerie, Emile Decoeur.

*Châtillon, anciennement Châtillon-sous-Bagneux jusqu’en 1896, est une commune française du département des Hauts-de-Seine en région Île-de-France, au sud-ouest de Paris